débat autour de la péridurale

voici l’extrait d’un article sur la péridurale, avec ou sans, là n’est pas la question,

finalement, la péridurale n’est pas un moyen de donner naissance; elle doit être considérée comme un outil. c’est vous qui donnerais naissance à votre petit le Jour J, personne d’autre. A ne pas oublier

je vous rappelle que la sage femme n’a pas la prétention de faire des accouchements (ça c’est ce que j’espère) elle veille au bon déroulement de la naissance, elle veille sur vous et vous encourage, votre corps est là pour vous guider, votre bébé aussi. faites-vous confiance.

je ne suis ni pour ni contre, simplement si elle est utilisée,  vous pensez à cet instant qu’elle va vous aider. L’animation engendrée par les contractions est positive et votre corps est équipé pour gérer cet état particulier. laissez vous guider, préparez vous dans votre corps dans votre tête et en couple!!!

Papa, oui, le futur papa, celui avec qui vous avez construit votre projet de parentalité! il connaît vos forces, vos faiblesses, en étant bien informé sur le processus de naissance, il va vous aider, vous potentialiser!!! l’occasion de prendre sa place dans l’aventure de l’accouchement!! OSEZ OSEZ

bonne lecture, bonne méditation

j’en profite pour vous souhaitez de belles aventures pour 2018, de beaux moments de partage, de joie, d’amour, et plein de bébés

bien sincèrement

Aurélie, sage femme

 

texte si dessous ici du blog « marie accouche là »

[…]Le taux de satisfaction des femmes
Indépendamment de ses limites et de son utilisation rencontrant plus l’intérêt de l’institution hospitalière que celui de la femme qui accouche, la péridurale serait selon les discours ambiants, une réelle libération des femmes des tourments de l’enfantement. Pour vérifier cette idée reçue, il est utile de se pencher sur le degré de satisfaction des mères.
Intuitivement, on pourrait penser que les femmes ayant accouché avec une péridurale ont un taux de satisfaction très élevé, contrairement à celles victimes des afflictions de leur corps qui auraient un taux de satisfaction très bas. Or, étude après étude, la littérature médicale avoue qu’il est impossible de départager clairement le taux de satisfaction des femmes ayant donné naissance avec ou sans péridurale, et invite la communauté scientifique à des recherches plus poussées en ce sens.
En 2013, le CIANE a tenté d’éclaircir l’ambiguïté de ces conclusions en menant une grande enquête de satisfaction auprès de plus de 8000 mères. Les résultats vont encore plus à l’encontre de l’intuition première puisque la proportion de femmes satisfaites de leur accouchement est nettement supérieure chez celles n’ayant pas bénéficié de péridurale.
En effet, alors que 78 % des femmes ayant voulu et obtenu la péridurale se déclarent satisfaites ou très satisfaites de leur accouchement, ce taux monte à 97 % chez les femmes ne souhaitant pas et n’ayant pas reçu cette analgésie. Cet écart est encore plus flagrant chez les femmes indécises, celles qui sont arrivées à la maternité sans avis préalable sur l’utilisation ou non d’analgésique, puisque seulement 68 % d’entre elles sont satisfaites après avoir obtenu une péridurale contre 96 % de satisfaites chez celles qui n’en ont pas bénéficié.
Ces chiffres de satisfaction ne peuvent donc qu’amener à s’interroger sur l’importance relative de la douleur dans le processus d’enfantement.
Le marathon ou la chaise longue
L’activité la plus proche de l’accouchement est, me semble-t-il, le marathon. Il s’agit en effet d’une performance physique intense sur une longue durée, accompagnée de phénomènes douloureux et exigeant une importante préparation mentale.
Si elle est vue depuis le confort d’un canapé, une telle course de fond peut sembler relever d’un véritable calvaire durant lequel, pendant des heures, chaque pas provoque une douleur atroce dans l’organisme au bord de l’épuisement, le thorax peinant à chaque respiration, l’abdomen soufrant d’un indéfectible point de côté, et au bout duquel, crampe après crampe, le coureur masochiste finit en pleine agonie. Pourtant les marathoniens, dont certains parcourent le monde pour assouvir leur passion, ne considèrent pas la douleur comme un frein à leur activité. Ils évoquent plutôt la fierté de pousser au maximum les limites de leur corps. Ils sont même intarissables sur les émotions intenses qui les font passer par le plaisir, la rage, l’extase, la peur et l’euphorie, jusqu’au déferlement hormonal qui les propulsent dans une jubilation extrême au moment où ils franchissent triomphant la ligne d’arrivée. Pour rien au monde ces sportifs n’accepteraient de parcourir ces 40 kilomètres en étant anesthésiés et transportés en véhicule motorisé.
Le marathon n’est néanmoins pas la seule activité apportant une grande satisfaction. Siroter un cocktail sur une chaise longue au bord d’une piscine ensoleillée en est une autre. Ces deux expériences sont néanmoins très différentes et il serait absurde d’en imposer une plus que l’autre comme modèle unique d’activité satisfaisante à l’ensemble des individus.
Pour une réelle libération des femmes
La péridurale est une technique extraordinaire qui pourrait octroyer le choix aux futures mères quant à la façon d’accoucher, en assurant un filet de protection évitant que des parturientes s’enfoncent dans d’indicibles souffrances. Elle ne permettrait néanmoins ce choix que si elle était réellement au service des femmes, ce qui implique un respect absolu des futures mères par l’ensemble de l’équipe médicale, le bannissement des gestes médicaux inutiles, la mise en place des conditions permettant une entière liberté aux futures mères et un soutien inconditionnel pour leur permettre d’accoucher sans cette analgésie, tout en étant disponible pour celles qui en font la demande.
Malheureusement, cette technique est aujourd’hui entre les mains des médecins qui l’utilisent en fonction de leur propre intérêt, de celui du service hospitalier ou en suivant des protocoles aveugles, sans réellement se soucier de la douleur ni du bien-être des parturientes. Un tel usage de la péridurale est une régression complète par rapport à la libération des femmes apportée dans les années 1950 par l’accouchement sans douleur qui prônait une préparation à l’accouchement, une information des femmes sur le processus de parturition et un accompagnement émotionnel effectif par l’entourage, en d’autres mots, une réappropriation par les futures mères de leur propre corps. Cette dérive vers la médicalisation comme réponse simpliste à la douleur contamine en outre les institutions publiques. Ainsi, la Cour des Comptes française remet en question l’intérêt des préparations à l’accouchement en raison de la généralisation de la péridurale, sans aucunement tenir compte de ses limites, tant elle est bercée par la croyance du caractère providentiel de cette technique.
En entretenant le mensonge sur la disparition de la douleur de l’enfantement grâce à la péridurale, la société toute entière a dorénavant confisqué le corps des femmes en les privant de liberté et d’autonomie, et obtenu leur soumission la plus totale à la médecine.

 

Sources:
Anim-Somuah M, Smyth RMD, Jones L , « Epidurals for pain relief in labour », Cochrane Library, 7 décembre 2011.
Collectif interassociatif autour de la naissance (CIANE), « Douleur et accouchement, un dossier tiré de l’enquête CIANE », 4 avril 2013.
Collectif interassociatif autour de la naissance (CIANE), « Douleur et accouchement, où en est-on en 2013 ? », infographie.
Cour des comptes, « La sécurité sociale », septembre 2011, p. 195.
P Diemunsch, H Gros, R Schaeffer, « Complications de l’anesthésie péridurale en obstétrique », Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), conférence d’actualisation 1997.
Keïko, « [dossier péridurale] Ce qu’il faut savoir sur l’accouchement sous analgésie péridurale », Blog Hekate, 14 mai 2011.
Ellen D. Hodnett, « Pain and women’s satisfaction with the experience of childbirth: A systematic review », American Journal of Obstetrics and Gynecology, Volume 186, Issue 5, Supplement, mai 2002.
Sng B, Leong W, Zeng Y, Siddiqui F, Assam PN, Lim Y, Chan ESY, Sia AT, « Early versus late initiation of epidural analgesia for labour », Cochrane Library, 9 octobre 2014.
Tonje Lippert, Ellen Nesje, Karen Sofie Koss and Pål Øian, « Change in risk status during labor in a large Norwegian obstetric department: a prospective study », Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica, Volume 92, Issue 6, pages 671–678, juin 2013